Les Conards de Rouen ont eu leur heure de gloire. Ils avaient même leur confrérie : l’Abbaye des Conards ! Tout un programme.
On dirait du Queneau mais ce n’est pas du Queneau. C’est bien dans les annales comme l’« Histoire des conards de Rouen » d’Amable Floquet (1840) ou la bible des conards chère aux chercheurs et historiens: « Les Triomphes de l’Abbaye des conards » (paru en 1587-réédité en 1874 par Marc de Montifaud alias Marie-Amélie Chartroule de Montifaud).
Le triomphe des Conards à Rouen !
L’Âge d’Or de ces joyeux Conards remonte au Moyen-Âge avec leur confrérie: l’Abbaye des Conards. Crainte par beaucoup, cette bande de Conards s’attaquait à tout ceux qui le méritaient selon elle! On n’a pas affaire à de dangereux crétins ou délinquants de l’époque, mais aux Conards qui se lâchaient pendant la « Fête des Conards » justement ! Lors des « Jours Gras ». Ailleurs il y avait « La Fête des Fous », mais à Rouen c’était « La Fête des Conards » qui n’était pas non plus notre « Fête des Voisins ». Bien renseignés et parfaitement organisés, nos chers Conards révélaient au grand jour les écarts de conduites et déviances de leurs contemporains. La bonne société comme le petit peuple en prenait pour son grade pendant ces festivités où la Capitale Normande prenait des allures de tribunal ambulatoire. Le premier jour, une grande parade dans les rues de Rouen ouvrait le bal de ce grand déballage public. La fête s’achevait le « mardi gras » par le déjeuner des Conards à la Halle aux Draps (l’actuelle Halle aux Toiles). Banquet festif ponctué par l’élection « du plus vilain bougre de Rouen » pour un lynchage en règle. L’humour grinçant des Conards de Rouen finit par avoir raison d’eux en poussant les autorités à dissoudre leur Abbaye au XVIIe Siècle.
Journaliste : Ludovic Lecourtois
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